La victime, Ataïb Adam Youssouf, marié et père de sept enfants, avait été recruté comme chauffeur au CICR depuis février 2013. Il a été froidement abattu, samedi 4 novembre, alors qu'il « acheminait, selon un communiqué du CICR, des secours vitaux aux victimes du conflit armé faisant rage » en République Centrafricaine (RCA).
Le même communiqué indique que « Youssouf a été tué par balle quand des assaillants non-identifiés ont attaqué un convoi du CICR, semble-t-il, pour le piller » alors que le véhicule dans lequel se trouvait Youssouf « arborait clairement l’emblème de la Croix Rouge ».
Des voix se sont élevées au sein des humanitaires pour dénoncer cet énième meurtre d'un humanitaire par des groupes armés.
Jean-François Sangsue, chef de la délégation du CICR à Bangui, a souligné que cet évènement « tragique et inacceptable illustre un manque flagrant de respect pour un humanitaire qui convoyait pourtant des articles d’assistance destinés aux victimes du conflit en RCA ».
Dans un communiqué du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), la coordonnatrice humanitaire en RCA, Najat Rochdi, a condamné avec la dernière rigueur ce meurtre et a appelé instamment toutes les parties (en conflit) à protéger les populations civiles ainsi que les travailleurs humanitaires ».
« cet acte de violence intolérable est de nature à priver des milliers de personnes dans le besoin d’une assistance vitale », a regretté Najat Rochdi.
Les actes de violence contre les personnels, convois et infrastructures des organisations humanitaires se sont multipliés ces derniers temps en RCA. La statistique des humanitaires indique un effectif de 13 humanitaires froidement abattus par les groupes armés depuis le déclenchement de la crise en décembre 2012.
Lors de son séjour en RCA, fin octobre dernier, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, soutenait que « la RCA est un pays très dangereux pour les humanitaires puisque c’est dans ce pays que plus d'humanitaires ont été tués cette année, sans compter les casques bleus qui sont tués".
Les menaces à leur encontre ont poussé de nombreux travailleurs humanitaires à limiter ou à suspendre leurs activités dans certaines régions de la RCA.