POLITIQUE
Il s'est exprimé ainsi à l'issue de la 17e session ordinaire du Comité de représentants permanents (COREP) de l'UA qui s'inscrit dans le cadre des réunions préparatoires de la 12e Assemblée de chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, prévue entre les 1er et 3 février.
Le thème de ce sommet de l'UA porte sur le "développement des infrastructures en Afrique", qui se concentrera sur le transport, l'énergie et l' investissement.
LES INFRASTRUCTURES, UN BESOIN VITAL POUR L'AFRIQUE
M. Ping a justifié l'importance qu'a accordée ce sommet au développement des infrastructures, vu la situation propre au continent africain.
"Pour pouvoir bien se développer (...) il est bon que nous puissions avoir des espaces économiques plus grands, plus vastes, c'est pour ça que nous avons des régions comme la SADC, qui comprend à elle seule 170 millions de consommateurs", a indiqué le président de la commission.
"La grande difficulté de l'intégration, c'est l'absence des infrastructres", a-t-il martelé.
Il a cité entre autres l'exemple du développement de la Chine. "Je voudrais rappeller que le succès de la Chine vient d'abord du fait qu'elle a bâti des infrastructures sérieuses", qui lui permet de faire des avancées considérables, a-t-il dit.
"Nous en Afrique, nous avons ce problème de manque d'infrastructures. Donc c'est un besoin vital, nous voulons les développer, et nous voulons intégrer nos économies", a-t-il fait savoir.
LA CHINE, UN PARTENAIRE STRATEGIQUE IMPORTANT
M. Ping a fait l'éloge des efforts déployés par la Chine pour le développement en Afrique, jugeant que la Chine a joué un rôle " fondamental" en la matière.
"Le premier plan c'est que vous (la Chine) avez une expérience, vous avez bâti votre économie sur la base aussi du développement des infrastructures. Et vous savez mieux que quiconque l'importance des infrastructures dans le dé veloppement", a-t-il noté.
"La Chine est un partenaire stratégique important qui peut contribuer énormément au dé veloppement des infrastructures en Afrique", a affirmé M. Ping, en faisant état des projets d'infrastructures entrepris par la Chine.
"Certaines entreprises ont obtenu le marché dans la construction d'une grande route qui traverse l'Algérie d'est en ouest, l'un des plus grands projets algériens. Les entreprises chinoises qui ont participé à l'adjudication, ont obtenu les chantiers", a-t-il révélé.
En Ethiopie, "la ville est en train de changer grâce au percement de routes, d'autoroutes, de pé riphériques dans la ville d'Addis Abeba", a-t-il poursuivi.
"En Chine, vous savez l'importance des infrastructres, vous avez une expérience en dehors de la Chine, dans la construction de routes, de ponts, d'aéroports, vous avez cette expérience-là", a souligné M. Ping, rappelant comme projet exemplaire le chemin ferroviaire entre la Zambie et la Tanzanie, construit par la Chine.
UN RALENTISSEMENT ECONOMIQUE CHINOIS POURRAIT JETER L'OMBRE A L'AFRIQUE
"Si la Chine est frappée par la crise, logiquement nous allons subir des conséquences", a averti M. Ping en abordant les répercussions de la tourmente financière sur l'économie africaine.
"Il faut dire que l'économie mondiale en général a été tirée par l'Asie (...) C'est l'économie asiatique, chinoise en particulier, indienne aussi, qui a contribué à tirer l'économie mondiale, à être le moteur de l'économie mondiale", a noté M. Ping.
"L'Afrique aussi, a été tirée, tout comme le reste du monde, par la forte croissance de la Chine", a-t-il fait remarquer.
"Si l'économie chinoise subit des contrecoups de la crise, si donc la demande se réduit en Chine, ça pourrait réduire les exportations de nos pays vers la Chine (...) La demande sera plus faible et les prix vont aussi baisser", a-t-il avancé.
LE NOUVEAU PARTENARIAT STRATEGIQUE SINO-AFRICAIN POSITIF
Lors du dernier sommet du Forum de coopération sino-africaine tenu en novembre 2006 à Beijing, les deux parties ont convenu d'établir un nouveau partenariat stratégique, une relation qui se révèle, selon le président de la commission de l'UA, "positive".
Sur fond de crise financière planétaire, le gouvernement chinois s'est engagé à ne pas réduire ses aides envers l'Afrique.
"La Chine a fait tout pour maintenir son niveau d'aide, son niveau d'importations et d'exportations avec l'Afrique, ce qui est extrêmement positif pour nous", a affirmé M. Ping.
"Maintenir son niveau d'aide, je pense que beaucoup de pays disent qu'ils vont maintenir leur niveau d'aide, mais très peu ont respecté ses engagements", a-t-il ajouté.
En outre, M. Ping a indiqué que la coopération sino-africaine a conduit à une évolution des termes de l'échange en faveur des Africains.
"Pour la première fois dans notre histoire, l'Afrique, nous avons les termes de l'échange qui évolue à notre faveur, ça n'a jamais été le cas", a-t-il relevé.
"La demande chinoise est très forte, et la loi de l'offre et de la demande, évidemment, fait que les prix de nos matières premières montent (...) Ce que nous achetons, c'est-à-dire les produits transformés, les produits manufacturés, baisse, parce que les produits que nous importons de Chine sont moins chers", a-t-il expliqué.
