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Centrafrique : Une année académique placée sous le signe de la performance à Birao

Birao – Acap (24 septembre) : le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Ambroise Zawa, a officiellement lancé, jeudi 24 septembre, la rentrée scolaire à Birao, chef lieu de la Vakaga (1200 km, au nord-est de Bangui) en présence du ministre délégué chargé de l’Enseignement Primaire, Secondaire, Technique et de l’Alphabétisation, M. Djibrine Sall, de la Représentante de l’Unicef en Centrafrique et des notabilités locales, plaçant cette rentrée 2009-2010 « sous le signe d’une amélioration générale des performances du système éducatif national ».



Engagement commun

Vue des élèves et enseignants de l'école préfectorale de Birao (Ph. Yaka Maïde)
Vue des élèves et enseignants de l'école préfectorale de Birao (Ph. Yaka Maïde)
Selon le ministre Zawa, l’objectif premier reste l’amélioration de la scolarisation. « Tout doit être fait pour que chaque petit centrafricain puisse trouver sa place dans une école où il aura le plaisir de s’y rendre », a-t-il indiqué avant d’énumérer un certain nombre d’engagements du gouvernement vis-à-vis du corps éducatif, entre autres, la mise en œuvre de la stratégie nationale du secteur de l’éducation ; l’amélioration du versement des salaires de proximité du lieu de travail dans le cadre de la contractualisation.

Toutefois, M. Zawa a demandé aux inspecteurs « d’attacher la plus haute importance à la lutte contre la violence à l’école ». « Des pratiques inadmissibles de harcèlement et de concussion, dont sont victimes en particulier les jeunes filles, sont fréquentes dans nos établissements scolaires qui doivent être un modèle de civisme, de dignité et de respect de la personne humaine » a-t-il indiqué avant de rappeler que « l’absentéisme des enseignants, le harcèlement et les concussions sont des actes condamnables et répréhensibles ». Il a toutefois exhorté « les parents et les élèves [à] s’abstenir des solutions de facilité qui poussent les enseignants à perdre de vue l’éthique professionnelle » tout en regrettant que « ces manquements nuisent gravement à l’image de l’école, à l’épanouissement des enfants, à la mission du service public d’éducation ».

La représentante du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef), Mme Tanya Chapuisat, a quant à elle insisté sur « la nécessité d’un engagement commun de tous les acteurs de l’Education, pour venir à bout des problèmes de scolarisation de nos enfants » tout en rappelant que la promotion de l’éducation de base est une priorité pour l’ensemble du Système des Nations Unies. « L’Unicef en particulier, travaille en étroite collaboration avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), les Ongs et les autres partenaires pour appuyer la promotion de l’éducation de tous les enfants centrafricains, et spécifiquement les jeunes filles dans les zones à faible taux de scolarisation », a-t-elle indiqué.

Répartition équitable des enseignants qualifiés

La Représentante de l'Unicef, Mme Tanya Chapuisat (Ph. Yaka Maïde)
La Représentante de l'Unicef, Mme Tanya Chapuisat (Ph. Yaka Maïde)
Le gouvernement et les partenaires au développement ont tous reconnu que les enfants ont les mêmes droits à une éducation de qualité. La Représentante de l’Unicef a profité de la rentrée scolaire de Birao pour plaider « en faveur d’un mécanisme d’affectation des enseignants qualifiés plus équitable, permettant que ces derniers soient déployés dans toutes les préfectures, sous-préfectures et écoles du pays, au lieu d’être concentrés au niveau de la capitale et des centres urbains ». les établissements des provinces souffrent d’un manque cruel d’enseignements qualifiés. De nombreux établissements font recours aux maîtres-parents moins qualifiés pour combler le vide.

Le ministre Zawa a indiqué qu’un bon nombre des 1500 enseignants formés ont été affectés dans les provinces l’année dernière. «Nous avons obtenu du gouvernement la permission de recruter mille enseignants qualifiés cette année. Nous le ferons d’ici peu afin de compléter l’effectif de ceux déjà présents », a-t-il dit.

Améliorer le taux d’alphabétisation

Le ministre Zawa présentant les forunitures scolaires , don de l'Unicef aux élèves (Ph Yaka Maïde).
Le ministre Zawa présentant les forunitures scolaires , don de l'Unicef aux élèves (Ph Yaka Maïde).
La République centrafricaine est un des pays d’Afrique qui a le taux d’alphabétisation le plus bas. Le 1er adjoint au maire de la ville de Birao, M. Simon Doulous, a relevé dans son discours que « 90% des hommes et 98% des femmes de la Vakaga sont analphabètes ». Ces statistiques sont complétées par Mme Chapuisat qui indique que le taux net de scolarisation dans les écoles actuellement est de 50,19% pour la RCA et 25,92% dans le Nord-est du pays. Un taux qui n’a cessé de baisser depuis 1996, avec non seulement un recul dans la scolarisation des enfants, mais aussi et surtout un écart toujours plus important entre la situation des garçons et celle des filles. Seules 43,05% des filles sont scolarisées dans tout le pays, contre 57,15% des garçons. Dans le Nord-Est, le problème est accru puisque seulement 20,87% des filles sont scolarisées dans tout le pays contre 57,15% des garçons.

Parmi les grandes orientations pour l’année 2009/2010, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a choisi comme première priorité l’augmentation du taux net de scolarisation. « L’accès à l’école pour les filles, particulièrement en milieu rural doit faire l’objet d’une attention particulière des directeurs d’école et des enseignants, mais aussi de l’ensemble de la communauté éducative, des associations de parents d’élèves et des autorités locales », a indiqué M. Ambroise Zawa avant d’ajouter que « les nouveaux curricula du Fondamental 1 axés sur l’approche par les compétences et de la lutte en milieu scolaire sont désormais disponibles et devront connaître un début de mise en application sans restriction à compter de la présente rentrée scolaire ».

Le maire Doulous a demandé « à tous les parents d’inscrire massivement les enfants à l’école surtout les jeunes filles », car, a –t-il dit, « l’école n’est pas seulement pour les garçons ». « Votre rôle est très important. Vous avez la responsabilité de scolariser les garçons aussi bien que les filles », a renchéri la représentante de l’Unicef.

Le ministre Zawa, a dans une improvisation en sango, encouragé les parents musulmans à envoyer les enfants à l’école pour qu’ils s’instruisent afin de connaître leurs droits et devoirs. « Vous devriez, chers parents, changer votre comportement parce que l’école est la clé du développement d’un pays », a-t-il martelé. «En donnant de l’instruction à vos enfants, la ville de Birao ne connaîtra plus ces genres d’événements tragiques qui ont eu lieu ici, parce que vos enfants ne seront plus des ignorants. Birao connaîtra la prospérité grâce à l’éducation. Si vous ne le faites pas, vous serez considérés comme des criminels », a-t-il conclu.

Le Ministre Zawa a profité de cette cérémonie pour remettre des kits scolaires, don de l’Unicef, comportant sacs, cahiers, savon, ardoises, équerres, double décimètres au chef du secteur scolaire de Birao.

Vendredi 25 Septembre 2009
Prospert YAKA MAÏDE

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