Un hommage à « l’africaine », à Aimé Césaire le 17 juillet prochain à l’université de Bangui.

Bangui, 26 juin (ACAP)- Le vice doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines (Flsh) de l’université de Bangui, M. Jean Claude Azoumaye, a annoncé lundi 23 juin 2008 au cours d’un entretien avec l’Acap, l’organisation le 17 juillet prochain par l’université de Bangui, d’un symposium en hommage à Aimé Césaire, ce grand poète négro-africain décédé le 17 avril dernier à l’âge de 94 ans.



Aimé Césaire
Selon M. Jean Claude Azoumaye qui assure la coordination de l’événement,
l’université de Bangui a décidé d’organiser cette manifestation pour rendre un dernier hommage à Aimé Césaire. « La disparition de ce célèbre poète ne pouvait nous laisser indifférents », a-t-il témoigné. C’est pourquoi la date du 17 juillet choisie pour ce symposium est symbolique sur le plan culturel, parce qu’il s’agit du 90ème jour de la mort d’Aimé Césaire.

« En Afrique de manière générale, pour beaucoup de sociétés et d’ethnies centrafricaines en particulier, le 90ème jour est le jour de lever de deuil. C’est le jour où on se lève, on se lave, on essaie de rendre un dernier hommage aux mânes, aux esprits, de quitter les cendres et de renaître. Donc nous avons choisi symboliquement cette date là pour ce symposium », a-t-il expliqué.

Le symposium sera composé de trois panels, de six exposés et d’une synthèse sur des thèmes liés à la vie littéraire et politique du défunt poète. Le premier panel intitulé « Aimé Césaire et la négritude » permettra de placer le poète dans l’histoire de la négritude ainsi qu’une étude de sa poétique (thèmes abordés, genres littéraires préférés, lexiques utilisés).

Le deuxième panel intitulé « Aimé Césaire et l’engagement politique » permettra de voir les contributions des intellectuels au processus de décolonisation en Afrique et le pragmatisme politique d’Aimé Césaire. Tandis que le troisième panel, « Négritude et sciences humaines » permettra de parler de l’influence du mouvement de la négritude sur la philosophie et l’anthropologie africaines.

Ce symposium va réunir les intellectuels de tout bord (Littéraires, historiens, philosophes, anthropologues, politiques et étudiants. « C’est une occasion de se ressourcer des idéaux qui ont battu en brèche les prétextes fallacieux des colonialistes, mais aussi de se cultiver sur les nouvelles formes de lutte, les nouvelles formes de libérations, les nouvelles formes d’oppression que les peuples connaissent aujourd’hui », a fait remarquer M. Jean Claude Azoumaye.

Pour ce dernier, le combat d’hier peut servir d’exemple à celui d’aujourd’hui. « Les formes nouvelles du colonialisme sont encore là, les forces omniprésentes de l’Occident aussi. C’est l’occasion pour les intellectuels non pas seulement de rendre hommage mais de se nourrir, de se ressourcer des idées de développement », a-t-il précisé.

Dès l’annonce du décès d’Aimé Césaire le 17 avril 2008, l’université de Bangui avait envisagé d’organiser une table ronde en hommage au Chantre de la négritude qui s’est éteint.

Mais parce que Aimé Césaire est un homme « multidimensionnel », il fallait des manifestations « à la mesure sa personnalité». C’est pourquoi la table ronde été transformée en symposium.

Et comme pour rendre un « hommage à l’africaine », ce symposium va se tenir le 17 juillet 2008, une date qui n’est rien d’autre que le 90ème jour de la disparition d’Aimé Césaire.

Jeudi 26 Juin 2008
J. Soupou/ACAP
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