UA/sommet : les dossiers brûlants au menu du calendrier (ENCADRE)

ADDIS-ABEBA, 1er février (Xinhua) -- Les dirigeants d'une cinquantaine de pays membres de l'Union africaine (UA) ont entamé dimanche à Addis-Abéba leur 12e Sommet de chefs d'Etat et de gouvernement.



Ce sommet de trois jours a débuté par une session tenue à huis clos sur le gouvernement de l'union de l'Afrique, sans cérémonie formelle d'ouverture.
Outre le "Développement des infrastructure en Afrique", sujet thématique fixé pour le sommet, on constate aussi un bon nombre de dossiers "brûlants" à l'ordre du jour. Voici un bilan sur les quelques uns.

GOUVERNEMENT DE L'UNION DE L'AFRIQUE
Une session spéciale à huis clos a été consacrée au sujet du gouvernement de l'union de l'Afrique, au cours de laquelle les dirigeants ont discuté du rapport présenté par la commission sur les propositions du Comité des douze chefs d'Etat et de gouvernement sur ce dossier. L'idée sur la mise en place d'un gouvernement d'union, une étape à l'objectif ultime des Etats unis de l'Afrique, a été officiellement lancée dans la Déclaration d'Accra au terme du 9e Sommet de l'UA en juillet 2007. Pourtant, l'amition d'un gouvernement d'union panafricain s'achoppe sur une série de sujets contentieux, qui portent notamment sur la feuille de route, la nature du gouvernement, la souveraineté et la mobilisation des communautés économiques régionales.

LA CRISE ECONOMIQUE MONDIALE
Sur fond de crise économique mondiale, de nombreux dirigeants africains n'ont pas caché leur inquiétude sur une baisse de l'aide internationale, qui contribue notamment à financer les infrastructures. "Les économies et les populations africaines s'apprêtent à subir de plein fouet les conséquences de cette crise, dont elles ne sont nullement responsables", a déclaré le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, faisant état d'une vulnérabilité d'un continent toujours fragilisé par des crises latentes et des conflits ouverts.

SOUDAN-DARFOUR-CPI
Les forces hybrides UA-ONU (MINUAD), déployées dans la région du Darfour, peinent à remplir leur mission en raison du manque d'effectifs et de moyens logistiques. Elles devrait atteindre les 80% de ses effectifs engagés en mars prochain. En ce qui concerne le procès de la CPI contre le président soudanais Omar el-Bechir, l'UA a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU de suspendre l'accusation contre le président, qui, selon l'organisation panafricaine, ne fera qu'aggraver la situation dans la province occidentale du Soudan.

SOMALIE
Le nouveau président somalien, l'islamiste modéré cheikh Sharif Cheikh Ahmed, élu samedi par le Parlement somalien, participe au sommet. Les défis à relever pour ce jeune président de 45 ans sont nombreux, dont la lutte entre les milices chebab et les institutions de transition. La situation de sécurité dans le pays demeure encore précaire, surtout après le retrait des troupes éthiopiennes en janvier 2009, laissant un vide des forces de sécurité dans ce pays de la Corne de l'Afrique. le récent attentat à la voiture piégée contre la Force africaine de paix en Somalie ( AMISOM), témoigne du climat de violence qui perdure depuis plus de deux décennies dans ce pays. Toutefois, des lueurs d'espoir apparaissent dans la perspective de la mise en place probable d'une opération onusienne pour prendre la relève de l'AMISOM, et dans l'engagement concret d'Etats comme l'Ouganda, le Burundi, le Nigéria, l'Algérie et l'Egypte envers l'AMISOM, à travers des contributions et des soutiens logistiques. Depuis la chute de Siad Barre en 1991, il n'y a plus de véritable gouvernement central dans ce pays de la corne de l'Afrique.

ZIMBABWE
Vendredi, le leader de l'opposition Morgan Tsvangirai a accepté d'être le Premier ministre d'un gouvernement d'union nationale, mettant fin à l'enlisement politique dû à la répartition de portefeuille. L'UA a demandé la levée des sanctions imposées par l'Europe et les Etats-Unis pour que la situation humanitaire soit améliorée. Selon M. Ping, "tout le monde aujourd'hui devrait aider le Zimbabwe à reconstruire son économie parce qu'un accord a été conclu". La paralysie politique a entraîné de graves conséquences économiques et sanitaires dans le pays, qui se traduisent par une inflation estimée à des millions de pour cent et une épidémie de choléra ayant fait de nombreux morts.

MAURITANIE ET GUINEE
La Mauritanie et la Guinée seront absentes de ce sommet de l'UA. Mohamed Ould Abdel Aziz et Moussa Dadis Camara, respectivement à la tête des deux pays après des coups d'Etat, ont été écartés du sommet de l'union. Leurs sièges resteront vacants "aussi longtemps que l'ordre constitutionnel ne sera pas rétabli dans ces pays", a déclaré le président du Conseil exécutif de l'UA, Bernard Membe. Si l'on note un notable assouplissement de l'UA vis-à-vis de la Guinée, suite aux engagements de la junte au pouvoir d'organiser des élections avant fin 2009, la position demeure inflexible sur la Mauritanie. Le 23 décembre dernier, les putschistes dirigés par le capitaine Moussa Dadis Camara ont pris le pouvoir quelques heures après l'annonce du décès, à 74 ans, du président guinéen Lansana Conté. En Mauritanie, le premier président démocratiquement élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi a été renversé le 6 août dernier par un coup d'Etat sans effusion de sang mené par le chef de la Garde présidentielle, Mohamed Ould Abdel Aziz.

MADAGASCAR
L'UA A lancé une mise en garde contre la tentative de coup d'Etat de l'opposition malgache, soulignant que "tout changement de pouvoir anticonstitutionnel sera condamné". L'avertissement intervient à la suite de la déclaration samedi dernier du chef de l'opposition malgache, Andry Rajoelina, maire de la capitale Antananarivo, qui a annoncé avoir pris en charge les affaires du pays. "Il est totalement interdit de prendre le pouvoir par des moyens non constitutionnels", a souligné M. Ping, appelant le peuple malgache à rester calme et continuer à dialoguer pour résoudre ses problèmes par la négociation. C'est au Premier ministre malgache, Charles Rabemananjara, que revient le rôle de représenter le pays au 12e Sommet de l'UA.

NEPAD
L'UA plaide pour l'insération du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) dans les structures de la Commission de l'Union africaine (UA). L'intégration du NEPAD en tant qu'institution dans les structures de la commission devrait accélérer la quête de l'Afrique d'un front uni sur les questions globales, notamment la crise financière actuelle, selon le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi. Pourtant, le secrétariat du NEPAD est confronté à une crise financière suite à l'absence de contributions directes des pays africains. Le NEPAD, créé en 2000 avec son siège en Afrique du Sud, a pour objectif de défendre la bonne gouvernance en Afrique et aider à la promotion de la démocratie et la transparence.

Lundi 2 Février 2009
Acap/Xinhua
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