Elu en 2000, puis réélu en 2007 pour cinq années supplémentaires grâce à une révision de la constitution en 2001, qui instituait un quinquennat renouvelable une fois, Abdoulaye Wade se présente cette fois pour un nouveau mandat de sept ans, après le rétablissement du septennat en 2008, suite à une seconde révision constitutionnelle. Sa candidature est néanmoins jugée anticonstitutionnelle par le Mouvement des forces vives du 23 juin (M-23) ; en conséquence, une vague de protestations violentes a déferlé dans plusieurs localités du pays.
Jusqu'ici, au moins sept personnes ont été tuées lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, sans compter un grand nombre de blessés.
Une situation rarissime, voire jamais vue dans l'histoire du Sénégal, un havre de paix en Afrique de l'Ouest, qui n'a jamais connu de coup d'Etat depuis son indépendance en 1960, et où la transition du pouvoir s'est toujours déroulée sans heurts et de manière plutôt démocratique.
Pour rappel, Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal, céda sa place en 1981 à son Premier ministre de l'époque, Abdou Diouf, aujourd'hui secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Ce dernier, battu par Abdoulaye Wade lors de l'élection présidentielle de 2000, félicita son adversaire en lui déclarant par téléphone, avant même l'annonce officielle des résultats définitifs du scrutin : "Abdoulaye, tu as gagné, je m'en vais. Félicitations !"
Pour l'heure, les sept ténors de l'opposition sont déterminés à faire barrage à la candidature de Maître Wade. Il s'agit d'Ousmane Tanor Dieng, Cheikh Bamba Dièye, Cheikh Tidiane Gadio, Ibrahima Fall, et surtout des trois anciens Premiers ministres du président Wade, Moustapha Niasse, Macky Sall et Idrissa Seck.
Mais le président sortant, du haut de ses 85 ans, ne lâche pas prise, jugeant légitime sa candidature, voire même celle qu'il pourrait éventuellement encore poser en 2019, au terme de son prochain mandat ! En effet, le Pape du "sopi" ("changement" en langue wolof) est certain de remporter la victoire dès le premier tour du vote.
Abdoulaye Wade, qui a milité dans l'opposition pendant 27 ans, tient depuis douze ans les rênes du Sénégal d'une manière très personnelle. Sous son administration, le pays a indéniablement connu d'importants changements ; la capitale, Dakar, présente une physionomie nouvelle, avec la belle route de la corniche, un échangeur, un tronçon d'autoroute à péage, le Grand théâtre national et la gigantesque statue de la Renaissance africaine, qui se dresse fièrement au bord de l'Atlantique.
Dans le cadre de son actuelle campagne électorale, tout comme pendant les deux précédentes, il sillonne le pays en voiture, et même parfois à pied, à la rencontre des populations, affrontant tous les risques. Jamais on ne l'a surpris en flagrant délit de fatigue.
Il néglige également avec superbe les "admonestations" de l'Occident, Washington et Paris en tête, qui l'invitent à remettre son fauteuil à une génération plus jeune.
"Grabataire, à cent ans, même dans mon lit, je continuerai à me battre", affirme-t-il à son entourage.
A trois jours du scrutin qui focalise l'attention de la communauté internationale, le bras de fer entre pouvoir et opposition s'accentue, au point que la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Union africaine (UA) ont conjointement décidé vendredi dernier à Abuja d'envoyer l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo en mission d'observation au Sénégal.
"Je suis là pour une mission d'observation et non de médiation. Mais cela n'est cependant pas absolument exclu, vu la situation actuelle. J'aimerais pouvoir rencontrer chaque candidat. Je ne suis pas là pour dire à Abdoulaye Wade de partir, mais pour observer l'élection", a-t-il déclaré à son arrivée à Dakar mardi soir.
Selon les analystes, en dépit du tumulte dont il est présentement la proie, le Sénégal ne saurait rester longtemps dans le chaos, et ce pour plusieurs raisons : la stabilité de l'armée et son dévouement au pouvoir politique, l'absence de graves conflits ethniques et interconfessionnels, l'existence d'une tradition démocratique forte dans la société civile, et surtout, l'aspiration générale de la population à la paix et à la stabilité.
"La brise qui agite les feuilles d'un arbre ne saurait devenir une tempête", euphémise de fait le président sortant.
Jusqu'ici, au moins sept personnes ont été tuées lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, sans compter un grand nombre de blessés.
Une situation rarissime, voire jamais vue dans l'histoire du Sénégal, un havre de paix en Afrique de l'Ouest, qui n'a jamais connu de coup d'Etat depuis son indépendance en 1960, et où la transition du pouvoir s'est toujours déroulée sans heurts et de manière plutôt démocratique.
Pour rappel, Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal, céda sa place en 1981 à son Premier ministre de l'époque, Abdou Diouf, aujourd'hui secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Ce dernier, battu par Abdoulaye Wade lors de l'élection présidentielle de 2000, félicita son adversaire en lui déclarant par téléphone, avant même l'annonce officielle des résultats définitifs du scrutin : "Abdoulaye, tu as gagné, je m'en vais. Félicitations !"
Pour l'heure, les sept ténors de l'opposition sont déterminés à faire barrage à la candidature de Maître Wade. Il s'agit d'Ousmane Tanor Dieng, Cheikh Bamba Dièye, Cheikh Tidiane Gadio, Ibrahima Fall, et surtout des trois anciens Premiers ministres du président Wade, Moustapha Niasse, Macky Sall et Idrissa Seck.
Mais le président sortant, du haut de ses 85 ans, ne lâche pas prise, jugeant légitime sa candidature, voire même celle qu'il pourrait éventuellement encore poser en 2019, au terme de son prochain mandat ! En effet, le Pape du "sopi" ("changement" en langue wolof) est certain de remporter la victoire dès le premier tour du vote.
Abdoulaye Wade, qui a milité dans l'opposition pendant 27 ans, tient depuis douze ans les rênes du Sénégal d'une manière très personnelle. Sous son administration, le pays a indéniablement connu d'importants changements ; la capitale, Dakar, présente une physionomie nouvelle, avec la belle route de la corniche, un échangeur, un tronçon d'autoroute à péage, le Grand théâtre national et la gigantesque statue de la Renaissance africaine, qui se dresse fièrement au bord de l'Atlantique.
Dans le cadre de son actuelle campagne électorale, tout comme pendant les deux précédentes, il sillonne le pays en voiture, et même parfois à pied, à la rencontre des populations, affrontant tous les risques. Jamais on ne l'a surpris en flagrant délit de fatigue.
Il néglige également avec superbe les "admonestations" de l'Occident, Washington et Paris en tête, qui l'invitent à remettre son fauteuil à une génération plus jeune.
"Grabataire, à cent ans, même dans mon lit, je continuerai à me battre", affirme-t-il à son entourage.
A trois jours du scrutin qui focalise l'attention de la communauté internationale, le bras de fer entre pouvoir et opposition s'accentue, au point que la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Union africaine (UA) ont conjointement décidé vendredi dernier à Abuja d'envoyer l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo en mission d'observation au Sénégal.
"Je suis là pour une mission d'observation et non de médiation. Mais cela n'est cependant pas absolument exclu, vu la situation actuelle. J'aimerais pouvoir rencontrer chaque candidat. Je ne suis pas là pour dire à Abdoulaye Wade de partir, mais pour observer l'élection", a-t-il déclaré à son arrivée à Dakar mardi soir.
Selon les analystes, en dépit du tumulte dont il est présentement la proie, le Sénégal ne saurait rester longtemps dans le chaos, et ce pour plusieurs raisons : la stabilité de l'armée et son dévouement au pouvoir politique, l'absence de graves conflits ethniques et interconfessionnels, l'existence d'une tradition démocratique forte dans la société civile, et surtout, l'aspiration générale de la population à la paix et à la stabilité.
"La brise qui agite les feuilles d'un arbre ne saurait devenir une tempête", euphémise de fait le président sortant.