Les députés sont favorables pour que le budget alloué à l’armée soit majoré

Bangui, 28 Nov. (ACAP) - Les parlementaires centrafricains ont été unanimes pour que le gouvernement, dans le cadre de la loi de programmation militaire qui prend fin en 2013, consacre davantage de ressources à l’armée pour lui permettre d’accomplir sa mission visant la défense du territoire national, à l’occasion de l’interpellation du Ministre délégué à la Présidence de la République chargé de la Défense nationale, des Anciens combattants, des Victimes de guerre et de la Restructuration de l'armée, Jean-Francis Bozizé, vendredi 25 novembre 2011, à Bangui.



Cette interpellation a porté sur l’insécurité généralisée dont les origines sont à la fois internes et externes. Cette insécurité se mesure par les incursions des coupeurs de routes, les hostilités des groupes rebelles dans la partie nord de la République Centrafricaine et les forfaits des groupes rebelles provenant de l’extérieur, allusion faite à la présence sur le territoire national du chef rebelle tchadien Baba Ladé et ses troupes, ainsi que les tentacules des rebelles de l’Armée de Libération du Seigneur (LRA) de Joseph Koni, lesquelles sont très brutaux vis-à-vis des populations.
 
Jean-Francis Bozizé a expliqué que « la présence de Baba Ladé et des rebelles de la LRA sur le territoire centrafricain n’a pas sa raison d’être puisqu’ils n’ont pas une revendication politique bien établie vis à vis du gouvernement centrafricain ».
 
Concernant le Chef rebelle tchadien Baba Ladé, le Ministre de la Défense nationale a fait savoir qu’il s’est implanté sur le territoire centrafricain avec la bénédiction des rebelles centrafricains de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP) depuis 2007. Ce qui lui a permis de s’implanter dans la Préfecture de Kaga Bandoro.
 
Profitant de cette présence, les hommes de Baba Ladé se disséminent sur le territoire centrafricain, notamment dans les préfectures de la Ouaka au centre et dans l’Ouham à l’ouest du pays. Ils dépouillent les éleveurs de leurs troupeaux de bétails et procèdent même à une sorte d’administration des régions occupées.
 
Le membre du gouvernement s’est également référé aux différents pourparlers avec le Médiateur de la République Paulin Pomodimo visant à encourager Baba Ladé et ses hommes à retourner au Tchad de manière pacifique. Toutefois a poursuivi le Ministre, la solution militaire peut être envisagé après tous les recours.
 
Au sujet des rebelles de la LRA, très actifs dans les Préfectures du haut Mbomou, du Mbomou et de la Haute Kotto, Jean-Francis Bozizé est d’avis que leur présence a été signalée depuis 2008. Ces rebelles, a-t-il dit, sont également présents en RD. Congo, au Sud-Soudan et en Ouganda. Raison pour laquelle, une solution concertée est envisagé, surtout avec le concours du gouvernement américain, pour mettre un terme aux exactions de ces rebelles.
 
S’agissant des groupes rebelles centrafricains, le Ministre de la Défense Nationale a fait allusion aux différents accords de paix signés avec les différents groupes et surtout le processus du Désarmement Démobilisation et Réinsertion (DDR) inscrit en bonne place dans la réforme du secteur de la sécurité.
 
Jean-Francis Bozizé s’est enfin appesanti sur les réformes concrètes dans le domaine militaire. Ces réformes concernent les départs à la retraite, le recrutement des jeunes, leur formation, la dotation de l’armée en logistique, en moyens roulants et aéroportés, etc. dans la limite des ressources disponibles.
 
Les députés ont été unanimes pour dénoncer les tracasseries policières sur les barrières illégales, le dernier mode de recrutement dans l’armée supposé être national, les sous-effectifs des militaires détachés, l’absence de la discipline militaire, le défaut de moyens de communications dans les brigades et les garnisons en provinces, etc.

Lundi 28 Novembre 2011
Alain-Patrick MAMADOU / ACAP
Dans la même rubrique :