Le travail décent au centre du premier forum national sur l’emploi, la formation professionnelle et la protection sociale

Bangui, 8 Déc. (ACAP) - Le Président de l’Assemblée nationale, Célestin Leroy Gaombalet, a reconnu que le gouvernement a fait du travail décent l’une de ses priorités pour l’inscrire en bonne place dans le pilier IV des Documents de Stratégie de Réduction de la Pauvreté première et deuxième générations (DSRP I et DSRP II) consacrés au développement du capital humain, mercredi 7 décembre 2011, à Bangui.



L’objectif de ce forum, initié par le gouvernement et appuyé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Organisation Internationale du Travail (BIT), qui prend fin le 10 décembre 2011, est d’approfondir la réflexion sur l’emploi, la formation professionnelle et la protection sociale et proposer des stratégies visant à inverser, dans les années à venir, la tendance actuelle afin de ramer vers le travail décent auquel aspire tout homme.
 
Pour le Président de l’Assemblée nationale, les facteurs ayant concouru à la dégradation des conditions de l’emploi en République Centrafricaine sont de plusieurs ordres.
 
Il a cité en premier lieu l’incapacité de la Fonction Publique, hier grand pourvoyeur d’emplois, qui aujourd’hui n’est plus en mesure d’absorber les jeunes diplômés déversés annuellement par centaines par les établissements publics et privés sur le marché de l’emploi.
 
Ensuite sont intervenus les programmes d’ajustement structurel des années 1980, les Départs Volontaires Assistés (DVA), la privatisation sauvages des entreprises et offices publics et surtout la destruction de plus de quatre cent unités de production suite aux crises sociopolitiques et militaro-politiques récurrentes en République Centrafricaine ayant largement contribué à la destruction de milliers d’emplois, privant ainsi de nombreuses familles de ressources et de moyens d’épanouissement.
 
Pour étayer ses propos, Célestin Leroy Gaombalet a avancé les chiffres comparatifs de plus de 27.000 fonctionnaires en 1989 et seulement moins de 18.000 en 2007.
 
Célestin Leroy Gaombalet a également évoqué l’absence d’une politique de formation professionnelle, en adéquation avec l’emploi, depuis l’indépendance le 13 août 1960 jusqu’à ce jour. Il a illustré ce chapitre avec la présence d’un seul lycée technique et le développement, par les établissements privés, des filières similaires qui ne conduisent nulle part leurs diplômés.
 
Au sujet de la protection sociale, le Président de l’Assemblée nationale a avancé le chiffre de 16.283 personnes traitées par le Caisse Nationale de Solidarité Sociale (CNSS). Ce qui, selon lui, est encore infime.
 
C’est donc après un diagnostic poussé, a déclaré Célestin Leroy Gaombalet, que le gouvernement a fait du travail décent l’une de ses priorités. Partant, Gaombalet a cru qu’il suffit d’une politique appropriée de l’emploi pour que les secteurs de l’agriculture, des mines, des forêts, absorbent de milliers de jeunes et de femmes, car après une étude commanditée par gouvernement, ces secteurs d’activités ont été identifiés comme étant de grands pourvoyeurs d’emplois.
 
Rappelons enfin que la République Centrafricaine a souscrit à plusieurs textes internationaux sur le travail décent, dont entre autres, les conclusions du sommet Ouagadougou de septembre 2004, le pacte mondial pour l’emploi. Seulement, elle se présente comme un pays post-conflit, donc, ne disposant pas encore de toutes les potentialités pour la mise en œuvre de recommandations.

Jeudi 8 Décembre 2011
Alain-Patrick MAMADOU / ACAP