L'UE tente de coordonner sa position avant le sommet de Washington sur la crise financière

BRUXELLES, 6 novembre (Xinhua) -- Les dirigeants de l'Union européenne (UE) se réuniront vendredi à Bruxelles pour un sommet informel, au cours duquel ils chercheront à adopter une position commune de l'UE et à présenter leurs exigences au prochain sommet international de Washington sur la crise financière mondiale, dont les effets néfastes se sont largement répandus.



UNE POSITION COMMUNE BASEE SUR LA PROPOSITION FRANCAISE
Des analystes estiment que le plan de position coordonnée de l'UE sera une proposition en dix pages présentée par la présidence française du bloc et approuvée par les ministres des Finances de l'UE mardi.

Le noyau de ce plan est de renforcer la surveillance financière mondiale et de réformer les institutions financières internationales notamment le Fonds monétaire international (FMI).

Dans le plan, les ministres de l'UE ont convenu de donner plus de pouvoir aux institutions financières internationales, notamment le FMI et la Banque mondiale, où des économies émergentes comme la Chine et l'Inde devraient jouer un rôle plus important. Ils ont également appelé à établir "un réseau d'information et un système d'alerte rapide" susceptibles de détecter les risques pour le système financier mondial.

Le plan prévoit de renforcer la transparence des marchés financiers, l'enregistrement obligatoire et la surveillance des agences de notation de crédit, de mettre en place de nouveaux codes de conduite pour empêcher les directeurs des banques de prendre des risques excessifs etd'hormoniser les règles comptables et bancaires internatioanles.

Les Etats membres de l'UE estiment que la source de la crise financière réside dans le relâchement de la surveillance financière. En appelant à renforcer la surveillance financière au sein de l'UE, ils ont également exprimé leur espoir de voir des actions conjointes globales dans ce domaine afin d'éviter une répétition de la crise actuelle. Selon eux, les actions unilatérales de l'UE ne pourraient qu'entraîner le bloc des 27 Etats membres dans une situation défavorable.

La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a prétendu mardi que la proposition française bénéficiait d'un " soutien massif" au sein de l'UE. Il existe pourtant des divergences.

LA PROPOSITION FRANCAISE JUGEE "RADICALES"

Certains membres de l'UE se sont plaints que le plan français était trop détaillé et trop ambitieux, et pourrait conduire à une surveillance excessive du marché financier.

Le ministre suédois des Finances Anders Borg a indiqué que la tâche la plus pressante pour le moment est de trouver des réponses rapides susceptibles de surmonter la crise financière qui n'est pas encore terminée, au lieu d'élaborer des règlements ou règles.

La République tchèque, qui va assurer la présidence tournante de l'UE dans la première moitié de 2009, a également critiqué la France d'être trop hâtive parce que la réforme du système financier international ne pourrait être réalisée en un jour. Prague espère que l'UE pourra présenter une série de principes au sommet des 20 plus grandes économies à Washington, tandis que les détails sur ces principes pourraient être examinés ultérieurement.

D'après des analystes, par rapport à certaines idées "radicales " proposées par le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique Gordon Brown peu de temps après la crise financière, la nouvelle proposition française a été déjà modérée.

MM. Sarkozy et Brown demandent une réforme en profondeur du système financier mondial pour le remplacer par un tout nouveau système de Bretton Woods. Ils ont également suggéré la création d'un "collège de surveillance" pour suivre de près les grandes sociétés financières qui opèrent au-delà des frontières, mais cette proposition de réforme a été abandonnée. L'Idée de M. Brown de faire du FMI un puissant régulateur financier international a également été modérée grâce à la nouvelle proposition française.

L'Allemagne a exprimé son inquiétude sur le plan français, estimant qu'il pourrait conduire à la création d'un macanisme de gouvernance économique super-national soit à l'échelle mondiale soit au niveau de l'UE.

Ce plan pourrait être interprétée comme "nous cherchons à élaborer une politique économique coordonnée et globale au niveau de l'UE", a déclaré le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück.

"Nous sommes très sceptiques à l'égard de ce sujet. Nous n'avons pas besoin d'un gouvernement économique européen", a-t-il souligné.

Berlin s'oppose à un appel lancé de M. Sarkozy pour la gouvernance économique dans la zone euro, craignant qu'elle pourrait compromettre l'indépendance de la Banque centrale européen
Selon des analystes, les divergences sont évidentes entre pays de l'UE sur la manière de faire avancer les réformes financières mondiales, ce qui rend difficile la tentative de parler d'une seule voix à Washington.

Vendredi 7 Novembre 2008
Xinhua/Acap
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