Ihomoro, une association humanitaire au service du développement durable



Dimanche 28 septembre 2008, Jean-Claude, l’infirmier chef du centre de Santé Armand d’Imohoro, reçoit un vélo des mains de Julien. Ce don, si modeste soit-il, mais très précieux, permettra à l’infirmier de faire la ronde du village pour suivre ses malades et de mener des campagnes de sensibilisation sur l’infection à Vih/Sida, la malnutrition et autres maux qui gangrènent les hommes et les femmes de cette partie du pays.

C’est la première fois que Julien débarque au village Imohoro. Membre de l’association Imohoro porte le nom d’un village situé à 47 kilomètres au Nord-est de Bangui, capitale de la République Centrafricaine, Julien découvre des gens « très attachants, gentils, respectueux, dignes et toujours de bonne humeur ». Cette impression, Armand, Jean Louis et les autres membres de l’association l’ont aussi connue quelques années plus tôt lorsqu’ils ont débarqué dans ce bled qui ne comptait au départ qu’une population de 600 personnes. « A l’arrivée dans ce village, on vous apporte immédiatement des sièges et on prévient le chef », est écrit sur le blog de l’association. « J’ai déjà donné ma main, mais je crois que je vais donner mon bras et tout mon corps à ce village », a confié Julien qui se sent très à « l’aise et en sécurité » parmi les imohorois.

Des réalisations considérables
En trois ans d’existence, l’association a construit dans ce village, un centre de santé qui comporte une salle de soins et de repos, une maternité avec deux lits, une pharmacie, un laboratoire d’analyses médicales équipé. « Il est prévu une extension de la salle de soins pour en faire un centre de vaccination », confie Armand.

Jean-Louis qui a vérifié les comptes du centre est satisfait. « Les comptes sont bien tenus », affirme t-il. Les recettes des consultations et de la vente des médicaments a permis au gestionnaire du centre d’acheter d’autres médicaments. Les consultations pour les enfants coûtent 100 F cfa tandis que celles des adultes s’élèvent à 200 F cfa. Le but de ces participations est de promouvoir l’autonomie du centre. « L’auto-prise en charge du centre permettra à l’association de développer d’autres actions en faveur de ce village », explique Joseph, Coordonnateur de l’association.

Une école flambant neuve
L’ancien bâtiment « délabré, ouvert à tous vents, coiffé de tôles métalliques percées » comme l’école Assana II, a été détruit et entièrement reconstruit. C’est un bâtiment flambant neuf de trois classes qui accueille dorénavant 360 élèves du fondamental 1. Mais, il y a un problème d’extrême urgence à résoudre. C’est de trouver des instituteurs ; l’école ne compte que deux enseignants dont un directeur. « Nous avons introduit une demande à la sous-préfète de l’Ombella-Mpoko pour fournir des instituteurs à l’école », Informe Armand, « mais si cela retardait, l’association serait obligée de recruter des maîtres-parents », confie-t-il.

Le matériel didactique de l’école est également fourni par l’association. Pour les élèves, ardoises (une centaine au moins), craies, règles, équerres, crayons papier et bic, gommes, cahiers, compas, rapporteurs, livres de lecture et calcul pour Maternelle et Cours Elémentaire. Pour le Cours Moyen (une centaine de chaque au moins), ballons (les sports de ballon sont très prisés) ainsi que des pioches, pelles, râteaux, balais (pour l’entretien de la cour de l’école). Les instituteurs sont quant à eux dotés de crayons bic et papier, gommes, cahiers et blocs note, craies, compas de tableau, rapporteur de tableau, règle rigide de 1.00, équerres de tableau, machine à écrire, etc.

Un chef reconnaissant
Le chef du village Richié Payo est devenu chef de groupe grâce à la présence de cette association dans son village. Il administre actuellement un groupement de plusieurs villages comptant environ 3000 âmes. Il a gracieusement offert 5 hectares de terrain à l’association pour construire un orphelinat. « Ces blancs ont beaucoup fait pour nous, nous devrions également mettre la main à la pâte. Toutes ces réalisations, c’est pour le bien-être de notre village, de nos enfants », reconnaît-il.
Il faudra encore quelques hectares pour un projet agro-pastoral. Armand a apporté de France des graines de haricot petits pois pour en expérimenter culture dans ce village.

Une association internationale
Créée en octobre 2005, Imohoro est une association loi 1901 à but humanitaire dont l’objectif est de promouvoir la construction de puits, l'aide aux écoles et tout autre type d'aide aux populations démunies, africaines ou autres ; collecter des fonds afin de financer des projets ou des matériels. Outre la République Centrafricaine, Imohoro intervient en Ukraine, en Colombie.
Le symbole du compas sur le logo de l’association prouve véritablement qu’elle travaille à 360 degrés.


Vendredi 10 Octobre 2008
Yaka Maïde
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