ENERCA : Les efforts fournis contrastent avec les soubresauts politico-militaires, le vandalisme et le non paiement des factures, selon la directrice générale, Mme Elisabeth Kofio

Bangui, 15 Janv. (ACAP) - La Directrice générale de la société de production, de transport et de commercialisation de l’électricité en République Centrafricaine, l’Energie Centrafricaine (ENERCA), Mme marguerite Kofio, a déploré le fait que les efforts fournis contrastent avec les soubresauts politico-militaires, le vandalisme et le non paiement des factures, lors d’un entretien, mardi 15 janvier 2013, à Bangui.



L’objectif de cet entretien est de démontrer que les bonnes volontés pour provoquer le développement de l’ENERCA subsistent mais qu’elles butent contre les mauvaises volontés.

Mme Elisabeth Kofio a fixé l’année 2013 comme celles des « perspectives et des réalisations », avec l’ambition d’augmenter la fourniture de l’électricité à la population, à travers l’amélioration de la production hydroélectrique dans les usines de Boali I, Boali II et Boali III ; l’amélioration de la qualité des services et également la facilité de branchements grâces au projet énergie CEMAC et le crédit branchements.

A l’inverse de ces volontés visant la réforme, les efforts à l’ENERCA butent effectivement contre la vétusté des équipements de production de l’électricité dans les usines de Boali I et de Boali II, le retard pris dans l’installation d’une turbine au pied du barrage de Boali III, prêt depuis 1991, les actes de vandalisme, le non paiement des factures et les soubresauts politico-militaires.

En effet, l’usine de Boali I, disposant de cinq turbines, est mise en service depuis 1956. La partie mécanique est italienne tandis que les alternateurs sont français. L’usine de Boali II quant à elle, munies de deux turbines, a été mise en service en 1976 grâce à la coopération entre la Yougoslavie et la République Centrafricaine. Les deux usines réunies ont une capacité de production de 18 mégawatts (MG).

Au regard des dates et des besoins de plus en plus grandissants de la population en électricité, il est à déplorer que les usines de Boali I et de Boali II, depuis leur mise en service jusqu’à ce jour, n’ont pas subi une révision sérieuse des équipements.

A cela s’ajoute les pertes au moment du transport par câbles de l’électricité de Boali vers Bangui, lieu de prédilection de la consommation de l’électricité.

En dépit de ces contraintes réelles, les équipements de l’ENERCA subissent des actes de vandalisme, qui se traduisent par le vol des câbles et les branchements illicites. Quelques clients ne paient pas leurs factures.
La vétusté des équipements de production de l’électricité et les branchements illicites sont à la base des baisses de tensions, qui ont amené les autorités à planifier des délestages çà et là à Bangui, Bimbo et Bégoua.
Une solution sérieuse est en chantier. Il s’agit de l’installation au pied du barrage de Boali III d’une turbine.

Seulement, les soubresauts politico-militaires ont forcé la partie chinoise à interrompre la poursuite des travaux. Les prévisions de production de l’électricité à Boali III ont tablé sur 10 MW. C’est pourquoi, le retour à la paix est très souhaité par la direction générale de l’ENERCA pour le parachèvement des travaux en cours.

Un appel au patriotisme est lancé à l’endroit de tous les Centrafricains, pour préserver les équipements de l’ENERCA des actes de vandalisme. En outre, que les clients qui sont connectés au réseau de l’ENERCA honorent leurs factures, pour permettre à l’entreprise de faire face à ses charges régaliennes. C’est même pour rendre visible les recettes de l’établissement que les responsables ont misé sur l’institution d’un système des services à prépaiement.

Il est à parier que tout sera mis en œuvre pour faire de l’électricité non pas un luxe mais facteur de développement.

Mardi 15 Janvier 2013
Alain-Patrick MAMADOU / ACAP
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