Centrafrique/politique : Vers l’organisation d’un dialogue politique inclusif en Centrafrique

Bangui, 22 août (ACAP)- Dans le cadre de sa mission d’appui au renforcement des capacités des institutions nationales dans le domaine de la consolidation de la paix, le Bureau de l’organisation des Nations unies en Centrafrique (BONUCA), en partenariat avec le gouvernement centrafricain, organise du 22 au 24 août 2007 à l’hémicycle de l’Assemblée nationale, une rencontre d’échanges de vues entre tous les acteurs de la vie nationale sur le dialogue politique inclusif.



La cérémonie d’ouverture de cette rencontre a été présidée par le président de l’Assemblée nationale, M. Célestin Leroy Gaombalet, en présence du Médiateur de la République, le Professeur Abel Goumba, du Représentant du Secrétaire général des Nations unies en Centrafrique, le Général Lamine Cissé et des experts du Centre pour le dialogue humanitaire, une fondation indépendante basée à Genève en Suisse, sollicitée pour la facilitation de cette rencontre.

Dans son discours d’introduction, le général Lamine Cissé a déclaré que « les Nations unies, la communauté internationale d’une manière particulière, accordent une importance capitale à de telles réunions de concertation qui ont pour objet principal de mettre ensemble les idées de tous les acteurs socio-politiques, afin d’en tirer le meilleur, pour aller vers un dialogue politique serein ».

« Ce cadre de concertation et d’échanges d’idées a été voulu par le peuple centrafricain toutes couches et confessions confondues, avec une volonté commune d’aller vers l’essentiel, c’est-à-dire, la recherche d’une paix durable », a-t-il rappelé, indiquant que les centrafricains ont la volonté de tourner définitivement la page des troubles politiques, pour qu’enfin la RCA retrouve la paix tant recherchée.

Le représentant du Secrétaire général des Nations unies en Centrafrique a par ailleurs déclaré que cette rencontre ne sera pas l’occasion de régler les problèmes d’hier, ni ceux d’aujourd’hui. Au contraire, « il s’agira de donner à la vie politique centrafricaine, un souffle nouveau, celui du pluralisme dans la dignité, le respect des valeurs des hommes, le souci de l’intérêt national et collectif, en proscrivant à jamais les intérêts partisans et tous les facteurs de propagation de la violence et de la haine au sein de la vie politique », a-t-il martelé.

Le président de l’Assemblée nationale, en ouvrant la rencontre, a déclaré que cette réunion préparatoire revêt une importance capitale pour la réussite du prochain dialogue politique inclusif en centrafrique.

Interrogé par l’ACAP, M. Cyriaque Gonda, Président du Parti National pour un Centrafrique Nouveau (PNCN), parti de la majorité présidentielle, a affirmé que cette rencontre d’échanges entre les acteurs de la vie nationale est une bonne initiative qui permettra de déblayer le terrain en attendant que le Chef de l’Etat ne mette en place le Comité préparatoire.

« Cela nous permet d’échanger et que chacun prenne ses responsabilités et également prenne au sérieux cet exercice difficile à savoir, dialoguer une fois pour toutes pour le bonheur du peuple centrafricain », a précisé M. Gonda.

Quant au caractère inclusif du dialogue, M. Gonda a déclaré qu’on ne peut pas refuser à un centrafricain de venir participer au dialogue, précisant encore qu’il appartient aux Centrafricains de venir parler du devenir de leur pays et éviter d’exclure qui que ce soit pour que à partir de ce dialogue, on puisse envisager le décollage de la RCA.

Pour M. Jean-Édouard Koyambonou, 1er Vice-président du Mouvement de libération du peuple Centrafricain (MLPC, ancien parti au pouvoir), membre de l’Union des forces vives de la nation, « le caractère inclusif du dialogue est important, car, a-t-il dit, « le dialogue de 2003 avait écarté certaines forces vives de la nation impliquées dans la vie nationale ».

« C’est un problème national. Et le concept de nation exige que toutes les parties prenantes soient représentées et que chacun exprime sa position par rapport à chaque question soulevée. Ce ne serait que de cette manière qu’on trouvera un modus vivendi qui prendra en compte l’intérêt supérieur de la nation », a déclaré M. Koyambounou, précisant que « si tous les critères objectifs sont réunis, nous irons droit à la satisfaction du peuple centrafricain ».

Pour M. Berhanou Abebe, co-modérateur de cette concertation et expert au Centre du dialogue humanitaire à Genève en Suisse, le rôle qu’ils auront à jouer en tant que modérateurs, « c’est surtout d’écouter tout le monde, tous ceux qui vont participer et essayer de mettre les choses ensemble pour voir comment on pourra sortir d’un cercle de silence qui a des conséquences importants dans la vie de la société centrafricaine ».

« Nous ne sommes que des serviteurs dans ce dialogue, nous n’aurons aucun droit d’interférer dans les raisons qui amèneront la paix dans ce pays », a affirmé M. Berhanou.

Notez que le président Centrafricain François Bozizé avait annoncé dans sa déclaration à la nation le 12 août dernier à l’occasion du 47ème anniversaire de l’indépendance de la République Centrafricaine la mise en place d’un comité chargé de préparer un dialogue politique qu’il prévoit « dans les meilleurs délais ».



Jeudi 23 Aout 2007
Dagoulou/ACAP
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