Centrafrique : les obsèques officelles de l’ancien Président André Kolingba ont eu lieu à Bangui

Bangui, 2 mars (ACAP)- Les obsèques de l’ancien président de la République, Président Fondateur du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC), le Général d’Armée André Kolingba, décédé le 7février dernier, se sont déroulées, mardi 2 mars 2010 sur l’avenue des martyrs à Bangui, en présence du Président de la République, François Bozizé.et de son prédécesseur, Ange Félix Patassé.



Après avoir reçu l'hommage de ses compagnons au siège du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC), la dépouille mortelle d'André Kolingba est arrivée peu avant 11 heures sur l'avenue des martyrs où les honneurs militaires lui ont été rendus par un détachement de la Garde Républicaine, suivis de l’exécution de l’hymne nationale, La Renaissance.

Trois grands témoins de l'histoire du disparu se sont ensuite succédé au micro pour en évoquer les souvenirs.

Au nom de la famille du défunt, M. Philippe Biamba, a évoqué son enfance avec celui qui était son frère cadet, avant de demander à ce dernier, "homme de pardon" ayant servi la République Centrafricaine "avec abnégation et sans relâche", de partir "dans le pardon".

Ancien secrétaire général à la présidence de la République, M. Joseph Mabingui, a indiqué retenir que tout au long de son mandat, le Président André Kolingba avait été " un homme de devoir, de dialogue et de paix".

« Homme de devoir, vous nous avez montré, l’exemple, le respect des engagements pris. Ainsi, à propos de votre prise de pouvoir en 1981, vous aviez déclaré que c’était par des circonstances particulières que vous êtes trouvé à la tête de l’Etat. Ce n’était nullement par ambition politique, mais plutôt par devoir national », a souligné Joseph Mabingui

« Et c’est ce même respect du devoir national qui vous a guidé jusqu’à la passation de pouvoir entre vous-même, président sortant, et le président élu d’alors. En effet, l’atmosphère qui prévalait autour de cet événement historique était lourde de menaces pour l’alternance démocratique », a –t-il relevé.

«Homme de dialogue, vous l’avez démontré tout au long de votre magistrature suprême. Vous nous avez toujours instruit de privilégier la voie du dialogue à celle de la force brutale, même lorsque nous devrions faire face et tenter de canaliser la formidable dynamique de changement déclenché dans le pays par le fameux discours de la Baule », a-t-il également fait observer.

« Homme de paix, vous répétiez inlassablement que vous ne vouliez pas que votre régime soit terni par le sang », a relevé Joseph Mabingui.

« Pour nous, militants du RDC, tu étais naturellement notre candidat à cette élection présidentielle, mais le destin vient d’en décider autrement », a regretté le président du groupe parlementaire du RDC à l’Assemblée nationale, René Ngbondo, a souligné que.

Dans l'oraison funèbre, le général Abel Nado, doyen des promotionnaires du défunt, a noté « la grande popularité de l’illustre disparu, l’attachement au respect que bon nombre de nos compatriotes portaient à celui qu’ils appelaient affectueusement ‘’Grand K’’. C’est là la marque de reconnaissance à un homme qui s’est dévoué toute sa vie au service de la nation ».

« Le Général d’Armée André Kolingba était aussi un homme de paix. La recherche d’une paix effective et durable en Centrafrique n’a cessé d’être au centre de ses préoccupations et il était convaincu que seul la paix, la concorde, l’unité nationale pouvait favoriser toute œuvre de développement », a-t-il conclu.

Un défilé civil et militaire a suivi l'oraison funèbre, permettant aux partis politiques et associations de rendre hommage au défunt homme d'Etat à l'aide de banderoles sur lesquelles on pouvait lire notammen : « Kolingba Apôtre de la dignité humaine » ; « Kolingba symbole du pardon ».

Le cortège funèbre a quitté les lieux à 14 heures locales pour la cathédrale Notre Dame de Bangui pour une messe qui a précédé l'inhumation, en fin d'après-midi, au domicile familial d'Ouango (sud-est de Bangui) au bord du fleuve Oubangui.

Chef d'état-major de l'armée centrafricaine en 1981, le général André Kolingba était parvenu au pouvoir à la faveur d'un coup d’Etat qui a renversé le Président élu David Dacko et a dû se retirer en octobre 1993 après avoir perdu les élections présidentielle et législatives remportées par le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) d'Ange Félix Patassé.

Mardi 2 Mars 2010
Sébastien Lamba/ACAP
Dans la même rubrique :