Centrafrique : échange autour d'une vidéoconférence du patron de la Banque mondiale

Bangui, 3 jan. (Acap)- Une vingtaine de journalistes centrafricains réunis à la représentation de la Banque mondiale à Bangui ont suivi, mardi 2 février, la vidéoconférence animée par le président de la Banque mondiale, M. Robert Zoellick, en marge du sommet de l’Union Africaine à Qddis-Abeba.



En raison de difficultés de connexion avec la capitale éthiopienne, les Centrafricains ont dû remettre en poche l’unique question préparée pour M. Zoellick (chaque pays n’ayant droit qu’à une question) et visant à connaître les réformes préconisées par son institution pour les pays qui, comme la République Centrafricaine, sortent d’un conflit et n’enregistrent pas de croissance économique suffisante pour lutter efficacement contre la pauvreté.

La question a toutefois trouvé une réponse grâce à un point fait par la Représentante de la Banque Mondiale en Centrafrique, Mme Jelena Pantelic, avec l’appui d’un de ses collaborateurs, M. David Tchuinon, qui a annoncé le pays allait recevoir ce 4 février un appui budgétaire de 10 millions de dollars grâce à un allègement des délais de décaissement des fonds décidé par la banque pour permettre aux pays africains de réagir promptement aux crises alimentaire, financière et énergétique.
En échange de cet appui budgétaire, la République Centrafricaine doit s’engager à réduire la vulnérabilité de son économie grâce à une amélioration de la gestion des finances publiques et du climat des affaires.

Selon M. Tchuinon, la pression fiscale en Centrafrique reste en deçà des standards africains malgré les efforts du gouvernement, tandis que tous les canaux de collecte ne sont pas encore dirigés vers une caisse unique.

S’agissant du climat des affaires, des discussions sont déjà engagées entre les fonctionnaires de la Banque mondiale et ceux du gouvernement centrafricain, a indiqué Mme Jelena Pantelic, qui a estimé qu’ « avec certaines mesures, c’est facile d’améliorer le classement de la République Centrafricaine dans le classement de Doing Business », à savoir 183ème sur 183 pays.

Parallèlement à ces réformes, la Banque mondiale va continuer celles déjà engagées et poursuivra la mobilisation de fonds pour, notamment, financer un projet dans le secteur de l’éducation d à l’intérieur du pays, créer « des enclaves de développement » afin de donner des emplois aux démobilisés du programme DDR [Désarmement, Démobilisation, Réinsertion] et finaliser les chantiers du projet d’urgence de réhabilitation des services urbains (PURISU).

Au-delà de toutes ces informations, qui concernent la situation interne et immédiate de leur pays, les journalistes centrafricains auront retenu de la vidéoconférence que, pour le patron de la Banque mondiale, « les perspectives de l’Afrique vont dépendre des Africains eux-mêmes » car « on ne peut pas faire du développement à partir de l’extérieur ».

Mercredi 3 Février 2010
Acap Acap
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