La journée mondiale de l’alimentation a été créée par les pays membres de l’Organisation mondiale pour l’Alimentation et l’Agriculture(FAO) dans les années 1979 lors de la 20ème conférence générale, elle vise à sensibiliser la communauté internationale sur les questions de la pauvreté et la faim.
A l’issue de cette conférence, en date du 16 octobre de chaque année, partout dans le monde, on célèbre cette journée pour rappeler aux dirigeants du monde les enjeux de la sécurité alimentaire.
Pour cette année, au niveau mondiale, le thème choisi est « agir ensemble pour un avenir alimentaire durable pour tous».
En République Centrafricaine, depuis l’année 2023, cette célébration n’a pas eu lieu à cause de la situation socio sécuritaire qui battait son plein dans certaines régions du pays.
Avec l’appui des partenaires multiformes, toutes les régions du pays ont retrouvé leur calme, et la population a repris ses activités habituelles.
La ville de Kaga-Bandoro, située au confluent des rivières Nana et Gribingui à 337 km au nord de Bangui, jadis appelée Fort-Crampel, est donc choisie pour abriter cette célébration annuelle sous le thème « le droit à l’alimentation au service d’une vie et d’un avenir meilleur».
Pour cette circonstance, le président de la délégation spéciale de la ville de Kaga-Bandoro, Alvin Moussa Zavido, a présenté brièvement sa ville et a ensuite demandé au chef de l’Etat de doter des agriculteurs avec des moyens roulants pour la bonne marche de leurs activités agropastorales.
« Nous, ressortissants de Nana-Gribizi, demandons au gouvernement la mise en place d’un cadre pouvant palier aux contraintes des activités agropastorales, la mise d’un régime de sécurité sociale pour les agriculteurs et leurs employés, la revalorisation de la filière cotonnière, la dotation des tracteurs pour l’agriculture, l’accès des femmes et des jeunes aux ristournes et aux crédits agricoles, et l’accès au titre foncier agricole à moins coût » a-t-il entre autre dit.
La FAO, partenaire des agriculteurs de la région, dit avoir constaté que malgré les efforts déployés, la population n’a pas encore eu ce dont elle a besoin pour se nourrir.
« Le droit à l’alimentation est un droit fondamental, malheureusement il n’est pas une réalité universelle alors que la nourriture est un besoin essentiel » a regretté Irène Ivette Labia, représentante de la FAO en Centrafrique dans son discours.
D’après les informations données par le chef de l’Etat dans son discours lors de cette journée de la JMA, 2.500.000 personnes sont confrontées à l’insécurité alimentaire, et c’est donc un paradoxe qu’il faut tenir compte vu l’immense potentialité naturelle en termes d’étendue des terres cultivables, le climat clément de bonne qualité et des réseaux hydrographiques suffisants dont dispose le pays.
Il est important de rappeler aussi que pendant la période coloniale, et même avant les périodes sombres de la République Centrafricaine, cette préfecture était le poumon de l’économie centrafricaine, d’où son nom de Gribingui économique, de là provenait l’essentiel des denrées alimentaires pour la capitale et ses environs.
Le choix de cette ville stratégique pour la JMA n’est pas vain, elle demeure comme dans le passé coloniale un carrefour socioéconomique pour les pays voisins du nord de la RCA.
Le chef de l’Etat professeur Faustin Archange Touadéra, a, dans son discours, rappelé aux et aux autres, l’intérêt que porte la ville de Kaga-Bandoro pour la RCA.
« Le choix de la ville de Kaga-Bandoro pour abriter cette importante journée du monde rural est justifié par mon ambition renouvelée de faire de cette ville martyre un modèle de résilience de la population et de relèvement socioéconomique du pays après la grave crise qui a plongé notre pays dans le chaos et dont les effets se font encore sentir sur le quotidien de la population. Zone favorable au développement de l’agriculture et de l’élevage par excellence, la préfecture de la Nana-Gribizi a constitué dans le passé l’un des greniers de la République Centrafricaine» a dit le président de la République.
Le Chef de l’Etat exhorte chaque Centrafricain à cultiver un champ, à changer nos modes de production et de consommation.