CAN 2010 : l'Egypte, un redoutable adversaire pour le Cameroun mais pas imbattable (ANALYSE)

YAOUNDE, 23 janvier (Xinhua) -- Sélection africaine coriace, les Pharaons d'Egypte, adversaire des quarts de finale des Lions indomptables du Cameroun à la 27e Coupe d'Afrique des nations de football (CAN) en Angola, sont certes redoutables mais pas imbattables, estiment quelques Camerounais approchés par Xinhua.



Pour Gervais, étudiant en droit à l'université de Yaoundé II à Soa, banlieue de la capitale camerounaise, le Cameroun remportera lundi le match du second tour de la CAN 2010. Car, pense-t-il, les Lions ne seront pas éternellement battus par les Egyptiens.

"Je remercie Dieu d'avoir voulu cette rencontre pour permettre au Cameroun de prendre cette fois-ci sa revanche", a-t-il lancé.

Six fois championne d'Afrique et victorieuse de ses trois rencontres du premier tour de l'actuelle CAN, la sélection é gyptienne se présente comme étant celle qui a le plus souvent caus é des problèmes à celle du Cameroun.

Les Pharaons ont battu les Lions indomptables en 1986 lors de la finale de la CAN au Caire en Egypte, en 1988 en phase de poule de la CAN marocaine, en 2005 au Caire lors des éliminatoires de la Coupe du monde d'Allemagne 2006, et deux fois en 2008 lors de la CAN ghanéenne (phase de poule et en finale).

Au cours des deux dernières éditions de la CAN, en 2006 sur son sol et en 2008 au Ghana en 2008, ils se sont distingués par un parcours époustouflant, avec une série de 16 matches sans défaite.

Cependant, éliminés par l'Algérie lors d'un match de barrage à Khartoum au Soudan, ils seront absents de la prochaine Coupe du monde organisée en juin-juillet en Afrique du Sud, la première en Afrique.

"Impossible n'est pas camerounais, dit un adage cher à notre pays. Nous battrons l'Egypte cette fois-ci", fait remarquer Ali Adamou, déclarant en douane à l'aéroport de international de Yaoundé.

Mais, dit-il, cette victoire passe par un certain nombre de ré glages que doit opérer le sélectionneur, le technicien français Paul Le Guen, notamment dans l'axe central de la défense.

Pour Simon Pierre Okalli, vendeur à la sauvette au marché central de la capitale camerounaise, la chance que nous avons eu jusque-là, en nous qualifiant à l'arrachée peut continuer face à l' Egypte.

Comme Ali et Gervais, Simon Pierre espère que le coach ne fera pas les mêmes erreurs face à l'Egypte comme il l'a fait contre la Tunisie en écartant les anciens joueurs de la défense plus expé rimentés pour mettre des jeunes moins aguerris.

"Le coach n'aurait pas dû remplacer Rigobert Song et Géremi Sorel Njitap et j'ose croire qu'il ne le fera pas contre les Pharaons d'Egypte", lance-t-il.

Une polémique au sujet du maintien de ces deux défenseurs jugés très âgés anime les milieux des supporters au Cameroun. Nombreux sont ceux qui soutiennent que les deux joueurs ont fait leur temps et que l'heure est venue qu'ils cèdent leurs places aux jeunes.

A défaut, pour ceux-là, l'entraîneur peur utiliser Rigobert Song Bahanag et Geremi Sorel Njitap comme "officiers de réserve".

De l'avis de Fabien Bobo, ancien joueur et consultant de football, ces deux joueurs de par leur expérience, ont encore leurs places au sein au sein de l'équipe. " On n'improvise pas en défense, surtout dans une grande compétition".

Contre les Pharaons lundi en Angola, dit-il, les Lions indomptables peuvent gagner, à condition qu'ils ne laissent pas trop d'espaces dans leur jeu.

"Les Egyptiens sont très techniques. Leur laisser trop d' espaces de jeu peut coûter cher à l'équipe du Cameroun", fait remarquer M. Bobo.

En revanche, poursuit-il, si les Lions abordent le match avec s érénité et avec le mental de fer qui les caractérise depuis le dé but de cette compétition continentale africaine, ils pourront battre leur adversaire sans difficulté.

Pour remporter effectivement ces quarts de finale, l'ancien joueur de football avoue que la solution passe par le physique. " Être à 100% au top ce jour-là sur le plan physique, être véloce dans le jeu pour agresser cette équipe très technique, resserrer toutes les lignes de jeu, être solidaire dans le jeu en compensant les fautes de placement de certains joueurs".

"Si ces consignes sont respectées, les Lions battront les Pharaons d'Egypte et je les vois arriver jusqu'en finale. Car, cette équipe égyptienne est le seul vrai redoutable adversaire des Lions indomptables dans cette CAN", affirme l'ancien joueur.

Pour le consultant, la capacité du Cameroun à revenir au score chaque fois qu'il est mené est un atout important en football.

Face à la Zambie lors du deuxième match de la poule D, le Cameroun, mené au score en première mi-temps, était revenu au score et avait finalement gagner par 3 buts à 2. Contre la Tunisie lors de la troisième et derni-re rencontre de poule, menés à deux reprises, les Lions ont égalisé et imposé un nul de 2 buts partout à leurs adversaires.

"L'équipe du Cameroun a une force mentale indéniable qui lui permet d'aller jusqu'au bout des épreuves. Celle en vue contre l' Egypte n'est pas infranchissable", analyse Fabien Bobo.

Selon lui, le système de jeu de 4,3, 3 mis en place par Paul Le Guen depuis son arrivée à la tête de la sélection en juillet 2009 est à l'origine des difficultés actuelles de la sélection nationale. Ce système de jeu, explique-t-il, a donner des ré sultats satisfaisants lors des éliminatoires couplées CAN et Mondial-2010, parce que les Lions n'avaient pas d'autres solutions que celle de gagner.

"Le système de jeu de 4, 3, 3 demande beaucoup de compensation aux joueurs. Car, même les attaquants doivent participer aux tâ ches défensives», fait remarquer le consultant.

Or, dit-il, le Cameroun n'a pas dans son effectif actuel des joueurs aux poumons d'acier capables d'animer ce système de jeu, d' où la nécessité de le revoir avant d'affronter l'Egypte.

Deuxième de la poule D après la Zambie qu'il avait pourtant battue, le Cameroun s'est qualifié jeudi au second tour de la comp étition après son match nul au forceps devant la Tunisie.

Un passage en force qui rappelle celui de la CAN 2000 jouée à la fois au Nigeria et au Ghana, où les Lions indomptables s'é taient in extremis qualifiés grâce à un goal différence de but favorable dans une poule où trois équipes après trois matchs disputés se retrouvaient chacune avec 4 points.

Quatre fois vainqueur de cette Coupe (1984, 1988,2000 et 2002) et qualifié pour le Mondial d'Afrique du Sud, il est à la conquête d'un cinquième trophée continental en Angola.

Lundi 25 Janvier 2010
Xinhua/Acap
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