Afrique: Le Kenya nie la présence du présumé génocidaire rwandais sur son sol

NAIROBI, 16 décembre (Xinhua) -- Le gouvernement kenyan a affirmé mardi que l'introuvable cerveau du génocide rwandais Félicien Kabuga n'est pas dans le pays.



Le ministre des Affaires étrangères Moses Wetang'ula a déclaré aux journalistes au cours d'une conférence de presse à Nairobi que le Kenya a suivi toutes les pistes possibles susceptibles d'aider à arrêter le suspect du génocide de 1994.

Le ministre a qualifié les affirmations du procureur en chef du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) Hassan Bubacar Jallow d'"allégations dures, sans fondement et injustifiées".

Il a indiqué que des rapports complets sur les détails des enquêtes avaient été envoyés au Tribunal basé à Arusha, dans le nord de la Tanzanie.

"Jallow essaie d'utiliser le Kenya comme bouc émissaire dans son effort de prolonger la durée du tribunal. Nous n'allons pas permettre que ça continue. Il ne peut pas, dans la quête de sauver son emploi, calomnier ce pays," a déclaré Wetangula aux journalistes à Nairobi.

Les remarques du ministre surviennent quatre jours après la sollicitation de l'aide de l'ONU par Jallow, indiquant que le Kenya ne fait pas assez pour capturer le fugitif. Toutefois, Wetangula a indiqué planifier de se rendre à New York au début de l'année prochaine pour protester devant le Conseil de sécurité de l'ONU contre les déclarations de Jallow.

S'exprimant à la presse à Nairobi jeudi dernier, le porte- parole du TPIR, Roland Amoussouga, avait reproché au Kenya de ne pas assez fait pour l'arresation de Félicien Kabuga, recherché pour avoir dirigé le génocide au Rwanda.

Le ministre kenyan a estimé que les réferrences du Kenya aux Nations Unies sont "irreprochables" et s'est demandé pourquoi la TPIR a évité de mentionner les contributions du Kenya au tribunal.

"Nous avons aidé à fournir le plus grand nombre de présumés génocidaires au tribunal, il est décevant et malheureux que Jallow ignore ce fait," a-t-il souligné.

Il a affirmé que le procureur devrait plutôt se plaindre auprès de Bruxelles "parce que c'est vers où les preuves et les traces d'argent conduisent."

La TPIR, qui cherche à achever les jugements de première instance d'ici la fin de l'année 2009, a indiqué la semaine dernière à Nairobi qu'elle travaille sur comment aborder les besoins du personnel et accroître le développement des outils pour accélérer les poursuites judiciaires, tout en respectant pleinement le droit de l'accusé à un procès équitable.

Wetangula a indiqué qu'il y a des adresses claires de Kabuga à Bruxelles avec un compte bancaire qui a été fermé avec 34.000 euros.

"Cet homme n'est pas dans ce pays, il est possible qu'il ait été au Kenya au cours des premières années, mais il n'est certainement pas ici," a-t-il martellé, affirmant que le Kenya n'a aucun intérêt à cacher le fugitif.

"Avec le type de récompense qui est sur sa tête, aucun Kenyan ne pourra lui permettre de courrir ça et là, car nous aimons tous l'argent," a-t-il précisé.

La Cour pénale internationale pour le Rwanda a indiqué que les affaires de tous les détenus sont en cours de préparation pour s'assurer que leurs procès ont lieu en 2009, conformément au calendrier des procès.

Sur près de 100 inculpations qui ont été rendues publics, le TPIR a achevé les cas de 37 accusés. Il est encore à la recherche de 13 fugitifs qui sont toujours en liberté, et 10 personnes inculpées sont actuellement en détention dans l'entente d'un jugement.

Le TPIR envisage de commencer ces procès en janvier 2009 et les achever vers septembre 2009.

Mercredi 17 Décembre 2008
Prospert YAKA MAÏDE
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